Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/209

Cette page n’a pas encore été corrigée

un frémissement parcourir son auditoire, et que des chuchotements, qui pouvaient être interprétés comme des témoignages de blâme aussi bien que d’approbation, vinrent frapper son oreille, exercée à saisir le sentiment de ses spectateurs à travers ses propres paroles.

— Que se passe-t-il donc ? se demanda-t-il rapidement en lui-même.

Et il regarda M. Goefle, qui avait la figure décomposée et qui frappait du pied d’impatience en agitant nerveusement sa marionnette sur la scène.

Christian, croyant qu’il oubliait le canevas, se hâta de lui couper la parole en faisant parler le batelier, et, pressant la conclusion, il baissa le rideau au milieu d’un bruit qui n’était ni celui des applaudissements ni celui des sifflets, mais qui ressemblait à celui de gens qui s’en vont en masse pour n’en pas entendre davantage. Christian regarda par son œil avant de faire reculer le théâtre dans la porte. Il vit tout le monde non encore dispersé, mais déjà debout, lui tournant le dos et se faisant part à demi-voix d’un événement quelconque. Christian ne put saisir que ces mots : Sorti ! il est sorti ! Et, cherchant des yeux de qui il pouvait être question, il vit que le baron n’était plus dans la salle.

— Allons, lui dit M. Goefle en le poussant du