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là. Les imperfections inséparables d’un débit exubérant disparaissaient dans la rapidité de l’ensemble, dans son habileté à faire intervenir de nouveaux personnages quand il se sentait prêt à se dégoûter de ceux qu’il tenait en main.

Quant à M. Goefle, une véritable éloquence naturelle, beaucoup d’esprit quand il se sentait excité, une instruction réelle très-étendue, lui rendaient bien facile le concours qu’il avait à donner. Les digressions les plus plaisantes résultèrent de sa promptitude à saisir au vol les fantaisies du dialogue de son interlocuteur, et l’on s’étonna plus encore que de coutume de la variété de connaissances que révélaient chez Waldo ces brillants écarts.

Si nous ne racontons pas la pièce, nous devons du moins dire de quelle façon Christian avait transformé ce premier acte, qui avait si singulièrement préoccupé M. Goefle.

Craignant de compromettre réellement l’avocat par des allusions involontaires, il avait fait du traître de sa pièce un personnage purement comique, une sorte de Cassandre trompé par sa pupille, cherchant à surprendre le corps du délit, l’enfant du mystère, mais n’ayant aucune pensée criminelle à son égard. Christian fut donc très-étonné lorsque, arrivé à la scène finale de cette première partie, il entendit comme