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attention. En même temps, Christian entendit circuler l’éloge du décor.

— Mais c’est le Stollborg !… dirent plusieurs voix.

— En effet, dit la voix métallique du baron Olaüs, je crois qu’on a voulu représenter le vieux Stollborg !…

M. Goefle n’entendait rien et ne voyait personne ; il était réellement troublé. Christian, pour lui donner le temps de se remettre, entama la pièce par une scène à deux acteurs qu’il joua tout seul. Sa voix se prêtait singulièrement aux différents organes des personnages qu’il faisait parler, et il imitait tous les accents, donnant à chaque caractère un langage en rapport avec son rôle et sa position dans la fiction scénique. Dès les premières répliques, il charma son auditoire par la naïveté et la vérité de son dialogue. M. Goefle, chargé de faire agir et parler un type de vieillard, vint bientôt le seconder, et, quoiqu’il ne sût pas d’abord bien déguiser son organe, on était si éloigné de penser à lui et on était si convaincu que Christian seul faisait parler tous les acteurs, que l’on s’émerveilla des ressources infinies de l’operante.

— Ne jurerait-on pas, disait Larrson, qu’ils sont là dedans une douzaine ?