Page:Sand - L Homme de neige vol 2.djvu/203

Cette page n’a pas encore été corrigée

huit heures, il se sentit dans une disposition de verve et de gaieté qu’il n’avait pas éprouvée depuis le temps où il jouait avec Massarelli, alors si aimable et si séduisant. Ce souvenir gâté et flétri lui causa un moment de mélancolie qu’il secoua vite en disant à M. Goefle :

— Allons ! j’entends la galerie se remplir de monde ; à l’œuvre, et bonne chance, cher confrère !

En ce moment, on frappa à la porte du fond, et on entendit la voix de Johan, le majordome, demander maître Christian Waldo.

— Pardon, monsieur, on n’entre pas, s’écria Christian. Dites ce que vous avez à dire à travers la porte. J’écoute.

Johan répondit que Christian eût à se tenir prêt lorsqu’il entendrait frapper trois coups à la porte de la galerie, laquelle s’ouvrirait pour donner passage à son théâtre.

Ceci convenu, il s’écoula bien encore un bon quart d’heure avant que les dames eussent trouvé chacune la place qui lui convenait pour étaler ses paniers et ses grâces et pour se trouver dans le voisinage du cavalier qui lui était agréable ou en vue de ceux à qui elle voulait le paraître. Christian, habitué à ces façons, arrangeait tranquillement sur une table les rafraîchissements qu’il avait trouvés dans le petit