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tressaillement lorsqu’il sentit comme un souffle effleurer sa chevelure ; mais, bientôt, revenu à lui-même, il se leva brusquement en portant la main à son visage et en s’apercevant que son masque était tombé à ses pieds. Comme il se baissait pour le ramasser sans se détourner vers la personne qui l’avait réveillé, il tressaillit tout de bon en entendant une voix d’homme bien connue lui dire :

— Il est fort inutile de te cacher le visage, Christian Waldo ; je t’ai reconnu, tu es Cristiano Goffredi !

Christian, stupéfait, se retourna, et vit debout derrière lui un personnage bien mis, propre et rasé de frais, qui n’était autre que Guido Massarelli.

— Quoi ! c’est vous ! s’écria Christian. Que faites-vous ici, quand votre place serait au bout d’une corde au carrefour d’un bois ?

— Je suis de la maison, répondit Guido avec un sourire tranquille et dédaigneux.

— Vous êtes de la maison du baron ? Ah ! oui ; cela ne m’étonne pas… Après avoir été escroc et voleur de grands chemins, il ne vous restait plus qu’à vous faire laquais !

— Je ne suis pas laquais, reprit Massarelli avec la même tranquillité ; je suis ami de la maison, très-ami, Christian ! et tu ferais bien de tâcher d’être