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— Non, monsieur ; c’est moi qui dis cela. Je ne le connais pas, moi, ce M. Stangstadius !

— Ah ! c’est toi qui dis cela, imbécile ! Un certain Stangstadius ! que tu ne connais pas, double brute ! C’est bon, à la bonne heure. Eh bien, apprends à me connaître : c’est moi qui suis le premier naturaliste… Mais à quoi bon ? Il y a d’étranges crétins sur cette pauvre terre !… Arrête donc ton cheval, animal ! Ne t’ai-je pas dit que je voulais monter dessus ? Je suis fatigué, te dis-je ! Crois-tu que je ne sache pas conduire n’importe quelle bête ?

— Voyons, voyons, monsieur le savant, reprit Christian avec sang-froid, quoiqu’il se sentît très-ennuyé de cette rencontre, qui le retardait encore ; vous voyez bien que cette pauvre bête est chargée jusqu’aux oreilles.

— La belle affaire ! Pose-là ton chargement, et tu reviendras le reprendre.

— C’est impossible, je n’ai pas le temps.

— Quoi ! tu me refuses ? Quel sauvage es-tu donc ? Voici le premier paysan suédois qui refuse son assistance au docteur Stangstadius !… J’en porterai plainte, je t’en réponds, malheureux ! Je porterai plainte contre toi !

— À qui ? au baron de Waldemora ?

— Non, car il te ferait pendre, et tu n’aurais que