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— Alors j’y renonce ; mais voilà bien la chose la plus extraordinaire !… Il faut qu’il soit devenu fou, ce pauvre Goefle !

Et M. Stangstadius, revenant sur ses pas, se mit à marcher auprès de Christian, qui continuait sa route vers le château. Au bout de quelques instants, le naturaliste se ravisa, et, se parlant à lui-même à haute voix, comme il en avait l’habitude :

— Goefle est parti, dit-il, soit ! c’est un cerveau brûlé, un extravagant ; mais son neveu ! car il a un neveu, un charmant garçon avec qui l’on peut causer, et celui-là, sachant par lui que j’irais dîner là-bas, doit m’attendre. Il faut que j’y aille, certainement il le faut.

Puis, s’adressant à Christian :

— Dites-moi, mon ami, reprit-il, je veux aller au Stollborg décidément… J’ai beaucoup marché aujourd’hui dans la neige, et je suis très-las ; prêtez-moi votre petit cheval ?

— Ce serait avec grand plaisir, monsieur ; mais, si c’est pour trouver le neveu de M. Goefle…

— Oui, certainement, Christian Goefle, il s’appelle comme cela. Vous l’avez vu ? vous êtes homme de service au Stollborg, vous, n’est-ce pas ? eh bien, retournez-y, donnez-moi votre bête, marchez devant,