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semble dans leurs costumes, que je rassemble les pièces de mes décors, que je charge tout cela sur mon âne, et que je m’en aille vite au château neuf pour prendre possession du local qui nous est destiné, monter la baraque, placer l’éclairage, etc. Je n’ai plus une minute à perdre. Il faut commencer à huit heures.

— À huit heures ! Diable ! voilà une heure détestable. On ne soupera donc qu’à dix heures au château ? Et quand souperons-nous, nous autres ?

— Ah ! oui, le cinquième repas de la journée ! s’écria avec désespoir Christian, tout en faisant ses préparatifs à la hâte : au nom du ciel, monsieur Goefle, soupez tout de suite et soyez prêt dans une heure. Vous lirez la pièce en mangeant.

— Oui-da ! vous me mettez là à un joli régime ! manger sans appétit et lire en mangeant pour ne pas digérer !

— Alors, n’y songeons plus. Je vais essayer de jouer à moi seul. Je ferai comme je pourrai. Bah ! quelque bon génie me viendra en aide !

— Non pas, non pas ! s’écria M. Goefle, je veux être ce bon génie ; je vous l’ai promis, je n’ai qu’une parole.

— Non, monsieur Goefle, je vous remercie ; vous n’avez pas l’habitude de ces choses-là. Vous êtes un