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marchons au dénoûment avec certitude. Courage, monsieur Goefle ; j’ai fini de peindre, et je reprends la plume. Mettons les scènes en ordre. « Scène première : le Cuisinier seul. »

— Attendez donc, Christian. Pourquoi n’a-t-on pas descendu tout bonnement l’enfant par un escalier ?

— Oui, au fait, d’autant que le Stollborg a un escalier dérobé ; mais il est gardé par des sbires.

— Incorruptibles ?

— Non, mais la duchesse est à court d’argent, et le traître en a les poches pleines. « Seconde scène : don Sanche, l’oncle féroce, arrive pour surveiller le crime. »

— Que ne monte-t-il lui-même dans le donjon, où la victime est sa prisonnière, et que ne jette-t-il l’enfant par la fenêtre sans tant de cérémonie ?

— Ah ! cela, par exemple, je n’en sais rien. Mettons que l’enfant ne soit pas encore né, et que l’on attende le moment fatal !

— Très-bien. L’enfant va donc naître, et c’est pendant que don Sanche entre dans le donjon et monte l’escalier, que Paquita, la camériste, descend l’enfant qui vient de voir la lumière ! Dites-moi, verra-t-on l’enfant ?

— Certes ! je vais le peindre dans le berceau. Un