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blement. Nous louâmes très-cher une misérable petite chambre garnie. Là, nous fîmes un peu de toilette, le théâtre fut démonté, et les burattini mis sous clef dans une caisse. Nous nous proposions de vendre notre établissement à quelque saltimbanque, et pendant plusieurs jours, nous ne songeâmes qu’à prendre langue et à voir les monuments, spectacles et curiosités de la capitale française.

» Au bout de ces huit jours, notre mince capital était fort entamé, et le pis, c’est que je ne voyais en aucune façon le moyen de m’y prendre pour le renouveler. Je m’étais fait de grandes illusions, ou plutôt je ne m’étais fait aucune idée de ce que c’est qu’une véritable grande ville et de l’épouvantable isolement où y tombe un étranger sans ressources, sans amis, sans recommandations. Je m’informai de Comus, espérant qu’il me procurerait quelques relations. Comus n’était pas de retour de ses tournées, et n’avait encore acquis de réputation qu’en province. J’essayai de faire venir les papiers de Silvio Goffredi, au moyen desquels je comptais rédiger sous son nom, la relation de ses recherches historiques. Je ne comptais sur aucun profit matériel, mais j’espérais, en accomplissant un devoir, me faire un nom honorable et quelques amis. En Italie, quelques-uns m’étaient restés fidèles ; ils me firent cet