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tions. Eh bien, une de mes fantaisies est de lui attribuer une naissance mystérieuse comme la mienne, dont il raconte souvent, au début, de mes pièces, les circonstances particulières, l’histoire, vraie ou feinte, que Sofia Goffredi tenait du petit juif. Je m’amuse à cela quelquefois, avec l’idée que je surprendrai dans mon public un mot, un cri qui me fera retrouver ma mère. Que voulez-vous ! c’est une fantaisie à moi ; mais parlons de Stentarello : c’est un type comique, tantôt jeune, tantôt vieux, selon que je lui cloue sur la tête une perruque blonde ou blanche. Or, pour être risible, il faut qu’il ait des ridicules. Dans la donnée dont je vous parle et que je vous propose, il va cherchant à découvrir les auteurs de ses jours, avec la prétention d’être au moins le bâtard d’un souverain. Il s’agit donc de le promener à travers des aventures absurdes, où il fait des bévues extravagantes, jusqu’à ce qu’enfin il découvre qu’il est le fils d’un rustre et s’estime encore bien heureux, après toutes ses disgrâces, de trouver chez son père l’asile et la nourriture.

— Très-bien, dit M. Goefle ; nous le ferons gourmand et le fils d’un rôtisseur ou d’un pâtissier.

— À merveille ! vous y êtes. Commençons.

— Écrivez, si vous êtes lisible ; moi, je ne le suis guère. Je trouve l’écriture trop lente pour rendre la