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l’espoir de le ramener un peu plus tard à des velléités d’épanchement, essaya de lui parler du procès principal dont le baron l’avait entretenu le matin. Cette fois, il fut forcé d’écrire ses questions, auxquelles le vieillard répondit avec sa lucidité ordinaire. Selon lui, les richesses minérales de la montagne en litige appartenaient à un voisin, le comte de Rosenstein. Il en donna de bonnes raisons, et, fouillant dans ses cartons, rangés et étiquetés avec le plus grand soin, il en fournit des preuves. M. Goefle observa que c’était son propre sentiment, et qu’il allait être forcé de se brouiller avec le baron, si celui-ci persistait à lui confier une mauvaise cause. Il ajouta encore quelques réflexions sur le méchant caractère présumé de son client ; mais comme Stenson ne paraissait pas entendre, et qu’une conversation écrite ne permet guère les surprises, M. Goefle dut renoncer à l’interroger davantage.

En retournant à la chambre de l’ourse, M. Goefle se demanda s’il devait confier à Christian la situation dans laquelle il se trouvait à l’égard de Stenson, et, réflexion faite, il se regarda comme engagé au silence. L’avocat, d’ailleurs, était peu porté à l’expansion dans ce moment-là. Il était agité de mille pensées bizarres, de mille suppositions contradictoires. Son cerveau travaillait comme si une cause