mais il tarda tant, que M. Goefle lui dit pour l’encourager :
— Cher monsieur Stenson, vous avez un secret qui vous pèse, et vous vous trouvez, par suite, sous le coup de quelque danger sérieux ?
Stenson soupira et répondit laconiquement :
— Je suis un honnête homme, monsieur Goefle !
— Et pourtant, reprit celui-ci vivement, votre conscience pieusement timorée vous reproche quelque chose !
— Quelque chose ? dit Stenson avec un ton d’autorité douce, comme s’il eût dit : « J’attends que vous me le disiez. »
— Vous avez, du moins, à craindre, reprit l’avocat, quelque vengeance du baron ?
— Non, répondit Stenson avec une force subite ; je sais ce que m’a dit le médecin.
— Le médecin l’a-t-il condamné ? Est-il si avancé dans son mal ? Je l’ai vu ce matin : il semble en avoir encore pour longtemps.
— Pour des mois, reprit Stenson, et, moi, j’en ai encore pour des années. J’ai consulté hier… Je consulte tous les ans…
— Alors… vous attendez sa mort pour révéler quelque chose de grave ?… Vous savez cependant