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— De quoi ? dit Stenson haussant les épaules. Je suis si vieux…

— Il vous menaçait de révéler au baron ce que vous avez tant d’intérêt à tenir caché.

Stenson demeura calme comme s’il n’eût pas entendu. M. Goefle insista encore.

— Quel est donc ce Manassé qui est mort ?

Même silence de Stenson, dont les yeux impénétrables, attachés sur M. Goefle, semblaient lui dire :

« Si vous le savez, pourquoi le demandez-vous ? »

— Et l’autre ? reprit l’avocat ; de quel autre vous parlait-il ?

— Vous écoutiez, monsieur Goefle ? demanda à son tour le vieillard d’un ton d’extrême déférence, où le blâme se faisait pourtant clairement sentir.

L’avocat fut intimidé ; mais sa bonne intention le rassura.

— Trouvez-vous surprenant, monsieur Stenson, dit-il, que, frappé de l’accent de menace d’une voix inconnue, je me sois approché avec la volonté de vous secourir au besoin ?

Stenson tendit à M. Goefle sa vieille main ridée, redevenue froide.

— Je vous remercie, dit-il.

Puis il remua quelques instants les lèvres, comme un homme peu habitué à parler, qui veut s’épancher ;