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accentuée et parlant l’italien pur dans un registre clair et avec une prononciation très-vibrante, paraissait se faire entendre en dépit de la surdité du vieillard. M. Goefle s’étonna que le vieux Stenson entendît l’italien et pût s’exprimer, tant bien que mal, dans une langue qu’il ne le soupçonnait pas d’avoir jamais pratiquée. La conversation avait lieu dans le cabinet de travail de Sten, attenant à sa chambre. La porte de l’escalier était fermée ; mais, en montant quelques marches, M. Goefle entendit un fragment de dialogue qui pourrait se résumer et se traduire ainsi :

— Non, disait Stenson, vous vous trompez. Le baron n’a aucun intérêt à faire cette découverte.

— C’est possible, monsieur l’intendant, répondait l’inconnu ; mais il ne me coûte rien de m’en assurer.

— Alors c’est au plus offrant, n’est-ce pas, que vous vendrez le secret ?

— Peut-être. Que m’offrez-vous ?

— Rien ! Je suis pauvre, parce que j’ai toujours été honnête et désintéressé ; rien de ce qui est ici ne m’appartient. Je n’ai que ma vie, prenez-la, si bon vous semble.

À cette parole, qui semblait mettre le vieux Sten à la merci de quelque bandit, M. Goefle monta deux