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fort soucieux, je ne puis me passer de cet animal de Puffo. Je l’ai secoué en vain : c’est un mort, et, je le connais, il en a pour dix ou douze heures !

— Bah ! bah ! répondit M. Goefle, évidemment préoccupé, allez donc choisir votre pièce, et ne vous tourmentez pas ; un garçon d’esprit comme vous n’est jamais embarrassé.

Et, laissant Christian se tirer d’affaire comme il pourrait, il marcha, de son petit pas bref et direct, jusqu’au pavillon du gaard, habité par Stenson. Évidemment les trois versets de la Bible lui trottaient par la tête.

Ce pavillon avait un rez-de-chaussée, sorte d’antichambre, où Ulphilas, pour n’être pas seul, dormait plus volontiers que dans son logement particulier, sous prétexte d’être à portée de servir son oncle, dont le grand âge réclamait sa surveillance, Ulf venait de rentrer dans cette pièce : il s’était jeté sur son lit et ronflait déjà. M. Goefle allait monter au premier, lorsque le bruit d’une discussion l’arrêta. Deux voix distinctes dialoguaient d’une façon très-animée en italien. L’une de ces voix avait le diapason élevé des gens qui ne s’entendent pas bien eux-mêmes ; c’était celle de Stenson. Elle s’exprimait en italien avec assez de facilité, bien qu’avec un accent détestable et des fautes nombreuses. L’autre voix,