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— Voyons-le donc, votre masque. Ce doit être fort gênant ?

— Nullement ; c’est un masque de mon invention, léger et souple, tout en soie, et se chaussant sur la tête comme un bonnet dont je relève ou abaisse à volonté la visière. Quand il est levé et que mon chapeau le cache, il dissimule au moins mes cheveux, qui sont trop touffus pour ne pas attirer l’attention. Quand il est baissé, ce qui dehors, dans ce climat, est fort agréable, il ne risque jamais de tomber, et je n’ai pas l’embarras de nouer et dénouer sans cesse un ruban qui se casse ou s’embrouille. Voyez si ce n’est pas une heureuse invention !

— Excellente ! Mais la voix, vous pouvez faire qu’on ne la reconnaisse pas ?

— Oh ! cela, c’est mon talent et mon état ; vous le savez bien, puisque vous avez assisté à une de mes pasquinades.

— C’est vrai, j’aurais juré que vous étiez douze dans la baraque. Ah çà ! je veux vous entendre ce soir. J’irai me mettre dans le public ; mais je ne veux pas savoir la pièce d’avance. Au revoir, mon garçon ! Je vais tâcher d’arracher au vieux Sten quelque éclaircissement sur la cause de mon apparition. Mais qu’est-ce que cette branche de cyprès que vous accrochez au cadre de la dame grise ?