trouva à portée de constater le genre de mort de l’enfant. Aucun domestique ne voulut se prêter à chercher des preuves contre le baron Olaüs. Le pasteur Mickelson, qui exerçait la médecine dans la paroisse, déclara que Harald était mort, comme meurent les petits enfants, dans les crises de la dentition, et que la pauvre baronne était injuste et insensée, ce qui est, hélas ! fort possible.
» Le baron Olaüs n’était pas bien loin quand il reçut la nouvelle de l’événement. Il revint sur ses pas, et sembla partager vivement la douleur de la baronne. Elle s’emporta contre lui en malédictions, auxquelles il ne répondit que par des sourires d’une tristesse déchirante. Tout le monde plaignit la veuve, la mère, la folle ! personne n’accusa le généreux, le patient, le sensible Olaüs. Peut-être le plaignit-on encore plus qu’elle d’avoir à supporter l’outrage de ses soupçons ; à coup sûr, on l’admira en voyant qu’au lieu de s’en irriter, il s’en plaignait d’un ton pénétré de tendresse, offrant à Hilda de garder son appartement au château et de vivre avec lui comme une sœur avec son frère. Je suis bien convaincu que le baron est un grand fourbe, et qu’il ne regrettait guère son neveu ; pourtant je suis loin de croire qu’il soit un monstre, et son caractère ne m’a jamais semblé assez hardi pour de pareils forfaits. La baronne