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faire, découvrit que le fantôme lui avait dit la vérité et gagna le procès. C’était une illusion sans doute que ce fantôme, mais c’était un appel à la conscience de mon père. Et d’où lui venait cet appel ? Du fond de la tombe ? Assurément non ; mais du ciel, qui sait ?

— Eh bien, monsieur Goefle, que concluez-vous de votre apparition de cette nuit ?

— Rien du tout, mon cher ami ; mais je n’en suis pas moins un peu tourmenté par moments de l’idée que la baronne Hilda a peut-être été une victime calomniée, et que Dieu a permis, non pas que son âme me visitât, mais que mon esprit fût frappé de son souvenir au point de me représenter son image, afin que la volonté me vînt de rechercher la vérité.

— De quoi donc fut-elle accusée, cette fameuse baronne ?

— D’un audacieux mensonge, tendant à spolier le baron Olaüs de son légitime héritage.

— Voyons, monsieur Goefle, encore cette histoire, voulez-vous ? J’en suis extrêmement curieux depuis que vous avez vu ce spectre.

— Oui, oui, je vais vous la dire ; ce sera bientôt fait.

» Le baron Magnus de Waldemora, que, dans ce pays, on appelait grand iarl (bien que iarl signifie