sieur Goefle ; voulez-vous me permettre de revenir demain, dans la journée, pendant que ma tante dormira ? car elle danse et se fatigue beaucoup au bal, et je pourrai fort bien venir en me promenant avec ma gouvernante.
— D’ailleurs, si la tante se fâchait, répondit Cristiano avec un accent un peu plus jeune qu’il n’eût fallu, vous pourrez fort bien lui dire que je vous prêche dans son sens.
— Non, dit Marguerite avertie par une méfiance instinctive plutôt que raisonnée, je ne voudrais pas me moquer d’elle, et peut-être ferai-je aussi bien de ne pas revenir. Si vous me promettez tout de suite de la faire renoncer à cet odieux mariage, il n’est pas nécessaire que je vous importune de mes inquiétudes.
— Je vous jure de m’intéresser à vous comme à ma propre fille, reprit Cristiano en s’observant davantage ; mais il est nécessaire que vous me teniez au courant de l’effet de mes soins.
— Alors je reviendrai. Comme vous êtes bon, monsieur Goefle, et quelle reconnaissance je vous dois ! Oh ! j’avais bien raison de me dire que vous seriez mon bon ange.
En parlant ainsi avec effusion, Marguerite s’était levée, et tendait ses petites mains au prétendu vieil-