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— Par ici, dit Cristiano en montrant le haut de l’escalier.

— C’est possible, je ne sais pas, répondit Marguerite. Tout cela est très-mystérieux, et je vous croyais au courant de choses que j’ignore. Je ne crois pas aux revenants !… Pourtant je ne voudrais pas en voir, et rien au monde ne me déciderait à faire ce que vous faites en voulant dormir ici. Quant au baron, que l’histoire du diamant soit vraie ou fausse…

— Ah ! ah ! encore une histoire ?

— Celle-là est la moins vraisemblable de toutes, j’en conviens, et je ne peux pas m’empêcher de rire en vous la répétant. On raconte dans les chaumières des environs que, par amour pour sa femme, qui était aussi méchante que lui, il a confié son corps à un alchimiste, qui l’a fait réduire dans un alambic, et qu’il en est résulté un gros diamant noir. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’il porte au doigt une bague étrange que je ne peux pas regarder sans terreur et sans dégoût.

— Ce qui est bien la preuve ! dit Cristiano en riant ; mais jugez donc si un pareil sort vous était réservé ! Je sais bien qu’il ne pourrait sortir de l’alambic où vous cuiriez qu’un joli diamant rose de la plus belle eau ; mais ce n’en serait pas plus gai