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site inattendue, pour ne plus songer qu’au désir de voir la figure de la visiteuse, enfoncée sous son capuchon d’hermine.

— Je vous écoute, répondit-il en prenant un ton grave : un avocat est un confesseur… Mais ne craignez-vous pas, si vous gardez votre pelisse, de vous enrhumer en sortant ?

— Non, dit l’inconnue en acceptant le fauteuil que lui offrait son hôte ; je suis une vraie montagnarde, moi, je ne m’enrhume jamais.

Puis elle ajouta naïvement :

— D’ailleurs, vous ne me trouveriez peut-être pas mise convenablement pour la conférence que je viens solliciter d’une personne grave et respectable comme vous, monsieur Goefle ; je suis en toilette de bal.

— Mon Dieu ! s’écria Cristiano étourdiment, je ne suis pas un vieux luthérien farouche ! une toilette de bal ne me scandalise pas, surtout quand elle est portée par une jolie personne.

— Vous êtes galant, monsieur Goefle ; mais je ne sais pas si je suis jolie et bien mise. Ce que je sais, c’est que je ne dois pas vous cacher mes traits, car toute défiance de ma part serait une injure à votre loyauté, que je viens invoquer tout en vous demandant conseil et protection.

L’inconnue détacha son capuchon, et Cristiano vit