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savant, du moins un homme utile par son savoir, son activité, son aptitude au travail et ses facultés d’observation. Ce fut là le plus beau temps de ma vie, le mieux employé, le plus pur et le plus doux. Ah ! s’il avait pu durer quelques années de plus, je serais un autre homme !

» M. Goffredi, qui, plongé dans ses recherches d’antiquaire, ne s’occupait pas directement de mon éducation, mais qui, de temps en temps, me faisait récapituler mes études et m’observait alors avec soin, prit confiance entière dans mon jugement, quand il se fut assuré que je ne perdais pas trop mon temps et ma peine. Il avait d’abord voulu me détourner d’embrasser trop de choses ; mais, voyant que mes notions diverses se plaçaient sans trop de confusion dans ma cervelle, il se mit à rêver pour moi et avec moi tout ce que je rêvais. Lui-même avait voyagé avant son mariage, et il projetait une nouvelle tournée archéologique vers des points qu’il n’avait pas explorés. Il nourrissait ce projet surtout depuis un petit héritage qu’il avait fait récemment, et qui lui permettait de renoncer à son emploi de professeur à l’université. Il travaillait depuis dix ans à un ouvrage qu’il ne pouvait compléter sans voir le littoral de l’Afrique et certaines îles de la Grèce. Il faut vous dire qu’il avait le travail pénible et lent,