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eux, je faisais de grands efforts pour m’instruire. Seulement, je me sentais porté vers les sciences naturelles, en même temps que vers les arts et la philosophie, bien plus que vers les recherches ardues et minutieuses de mon savant Goffredi. Je trouvais ses études un peu oiseuses, et ne pouvais me livrer comme lui à une joie délirante, quand nous avions réussi à déterminer l’emploi d’une borne antique et à déchiffrer le sens d’une inscription étrusque. Il me laissa, du reste, parfaitement libre de suivre l’impulsion de mes aptitudes, et me fit la plus douce existence qu’il soit possible d’imaginer. Je dois entrer ici dans quelques détails sur cette époque de ma vie où, de l’enfance à la jeunesse, je sentis s’éveiller en moi les facultés de l’âme.

» Pérouse est une ville universitaire et poétique, une des belles et doctes cités de la vieille Italie. On peut y devenir à volonté savant ou artiste. Elle est riche en antiquités et en monuments de toutes les époques ; elle a de belles bibliothèques, une académie des beaux-arts, des collections, etc. La ville est belle et pittoresque ; elle compte plus de cent églises et cinquante monastères, tous riches en tableaux, manuscrits, etc. La place du Dôme est remarquable ; c’est là qu’en face d’une riche cathédrale gothique, d’une fontaine de Jean de Pise, qui est un chef-