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m’avait été confié avec cet enfant. J’ai cru devoir le faire, ayant reçu l’ordre de le conduire loin, très-loin de son pays et du mien. Voici le reste de la somme. J’ai appris que vous cherchiez un enfant, et je sais que vous le rendrez heureux et instruit. Voulez-vous prendre ce pauvre orphelin ? »

— Le professeur accepta ?

— Il accepta l’enfant et refusa l’argent. « Si je cherche un enfant à élever, dit-il, c’est pour lui faire du bien et non pour qu’il m’en fasse. »

— Et il n’eut pas la curiosité de s’informer… ?

— Il ne put s’informer que d’une chose, à savoir si personne ne viendrait lui réclamer l’enfant, parce qu’il le voulait bien à lui, et ne se souciait pas de s’y attacher pour se le voir enlever un jour ou l’autre. L’inconnu jura que jamais personne ne me réclamerait, et la preuve, dit-il, c’est que je l’ai amené de plus de cinq cents lieues d’ici, afin que toute trace de lui fût à jamais perdue. L’enfant, dit-il, courrait les plus grands dangers, même ici peut-être, si l’on pouvait savoir où il est. Ne me faites donc pas de questions, je ne vous répondrais pas.

» Et il insista pour que l’on prît la petite somme, qui se montait à une valeur de deux à trois cents sequins.

— En monnaie d’Italie ?