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sort, elle se respectera. Voilà ce que vous pouvez dire à votre oncle pour le décider. Ajoutez-y la promesse de ma reconnaissance, qui a son prix, il le sait bien. Je suis placée pour payer un léger service par un service important, et, pour commencer, que désire-t-il pour vous ? que désirez-vous vous-même ? Voulez-vous être attaché d’emblée, et sur un bon pied, à l’ambassade de Russie ? Je n’ai qu’un mot à dire. L’ambassadeur est ici.

— Dieu me préserve !… s’écria Cristiano, qui détestait la Russie.

Mais il se reprit, ne voulant pas encore se mettre mal avec la comtesse, et acheva ainsi sa phrase :

— Dieu me préserve d’oublier jamais vos bontés ! Je ferai tout pour m’en rendre digne.

— Eh bien, commencez tout de suite.

— Faut-il que j’aille au Stollborg réveiller mon oncle ?

— Non ; approchez-vous de ma nièce de temps en temps durant le bal, et renouez la conversation avec elle. Vous profiterez de cela pour lui faire l’éloge du baron.

— Mais c’est que je ne le connais pas.

— Vous l’avez vu, cela suffit ; vous parlerez comme si vous aviez été frappé de son grand air et de sa noble figure.