comte de Nora, un bonhomme inoffensif, l’autre le baron de Lindenwald, un homme d’esprit très-intrigant, ambitieux, et pauvre comme toute notre noblesse d’aujourd’hui. Le baron Olaüs, n’ayant pas de frères, est une heureuse exception ; mais je peux vous dire, à vous et à votre oncle, qu’il est un peu décidé pour ma nièce, et ma nièce pas du tout pour lui. Ceci ne me décourage nullement ; ma nièce est un enfant, et cédera. Ma volonté étant connue ici, personne n’osera lui faire la cour ; je me charge d’elle. C’est à votre oncle de décider le baron, et cela est très-facile.
— Si madame la comtesse daigne me donner ses instructions…
— Les voici en deux mots : ma nièce aime le baron.
— En vérité ?
— Quoi ! vous ne comprenez pas ? Un apprenti diplomate !
— Ah ! si fait ; pardon, madame… La comtesse Marguerite est censée aimer M. le baron, bien qu’elle le déteste, et…
— Et il faut que le baron se croie aimé.
— Donc, c’est à M. Goefle qu’il appartient de lui faire cette histoire ?
— À lui seul. Le baron est fort méfiant. Je le con-