Page:Sand - L Autre.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LA COMTESSE.

Non ! un peu d’air… (À Hélène.) Je me sens bien ! Ris, cause, amuse-toi !

Elle va sur la terrasse avec Jeanne, Césaire et le docteur. — On l’y fait asseoir.

MARCUS, allant prendre la main d’Hélène et la ramenant.

Voyons, Hélène, du courage !

HÉLÈNE.

Est-ce que je songe à moi ? Mais elle, Dieu aurait dû épargner ce dernier coup !

BARTHEZ.

Il faudra cependant le lui porter, et vous seule saurez le lui adoucir.

HÉLÈNE.

Moi, lui apprendre ?… Non, certes ! Vous croyez donc qu’elle a cessé d’aimer son fils ? Oh ! non, allez ! son cœur de mère saigne encore comme au premier jour de leur séparation. Je sais cela, moi qui l’observe ! Est-ce que tout à l’heure, quand elle a revu monsieur Maxwell… vous avez bien entendu ? elle a crié : « Mon fils ! » Non, tenez, on ne peut pas, on ne doit pas lui ôter sa dernière illusion, elle en mourrait !

BARTHEZ.

Pourtant, les affaires…

HÉLÈNE.

Quelles affaires ? les miennes ?… Ah ! pauvre chère maman ! Il irait de ma vie que je la tromperais ! Il faut la tromper, mes amis, je le veux ! Je vous en supplie, je l’exige !

Elle va rejoindre au fond sa grand’mère.
CASTEL, à Marcus.

Voilà votre mariage…