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peu de temps après avoir confié à Jeanne cette enfant qu’elle a élevée avec tant d’amour et qui nous est si chère. N’est-ce pas, monsieur Maxwell, qu’elle fait tout ce qu’elle veut ? Regardez, regardez ! Vous êtes un fin connaisseur, vous, et elle aime à vous consulter. Regardez aussi l’encadrement ! c’est moi qui en ai donné le dessin.

JEANNE, à Maxwell.

Regardez quel triste et doux visage ! et comme il ressemble ! ne trouvez-vous pas ?

MAXWELL, un peu sévère.

Comment le saurais-je ?… (Il regarde le portrait.) Mademoiselle Hélène a vraiment du talent !

JEANNE, à part.

Comme il est maître de lui ! Est-ce que je me suis trompée ? (Fausse sortie en le regardant jusqu’à ce qu’elle le voie baiser le portrait à la dérobée.) Ah !




Scène IV


CÉSAIRE, MAXWELL.


MAXWELL.

Dites-moi, mon cher Césaire… (Césaire, qui s’est plongé dans un livre, relève la tête.) Nous n’avons pu échanger que quelques mots, ce matin ; mademoiselle Hélène ne se marie donc pas ? Est-ce que vous soupçonnez toujours le petit cousin Marcus d’être secrètement préféré ?

CÉSAIRE.

Monsieur, c’est une énigme à dérouter un sphinx que la tête d’une femme, et le cœur d’une jeune fille est un labyrinthe d’où Thésée ne fût certainement pas sorti. Mademoi-