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HÉLÈNE.

Qu’y a-t-il de mieux ?…

MARCUS.

Il y a… écoute ! Il a connu tes parents, et ce que tu ignores, ce qu’il ne pouvait te dire, c’est qu’il a été lié particulièrement avec l’homme à qui M. de Mérangis n’a pu faire grâce de la vie. De cet homme-là, tu dois désirer qu’il ne nous parle jamais et qu’aucun don posthume… tu m’entends bien ? ne vienne jamais nous dédommager des sacrifices que nous faisons tous deux au respect du nom que je porte et que tu acceptes !

HÉLÈNE.

Nous dédommager !…

MAXWELL.

Hélène…

MARCUS.

N’insistez pas, monsieur !

HÉLÈNE, inquiète.

Qu’est-ce qu’il y a entre nous ?

MARCUS.

Il y a entre vous une fortune, un héritage… paternel, dont monsieur est le dépositaire et qu’il va t’offrir pour compenser ton renoncement à l’héritage de ma tante : comprends-tu ?…

HÉLÈNE.

Oui ! Je comprends ta répugnance, et je la partage.

MARCUS.

Veux-tu que je sois vraiment heureux, et qu’aucun retour sur un passé amer ne vienne jamais m’ôter la confiance que tu m’as donnée en moi-même ? C’est le jour des sacrifices, Hélène, et tu as, comme moi, le goût des situations nettes. Refuse pour toi-même cette réparation que je ne puis accepter sans rougir.