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de lâcheté ; au lieu qu’en me rattachant à ma résolution, en renouvelant mon vœu pour un temps plus ou moins étendu, je recueillerais peut-être bientôt les fruits de ma persévérance. J’allais retourner à la société peut-être pour m’y briser sans retour, au lieu qu’en attendant quelques jours de plus au fond de mon cloître, j’allais entrer sans doute dans la béatitude des élus.

» Après ces longs combats où s’épuisait ma raison, je tombais dans le découragement, et je me demandais, en riant de moi-même avec mépris, si ma vie était une chose assez importante pour la défendre ainsi, et pour en promener les débris au milieu de tant d’orages.

» Ces irrésolutions me conduisirent jusqu’aux approches du printemps. À l’époque où mon vœu expira, pour couper court à mes angoisses, je pris un terme moyen : je me réfugiai dans l’inertie qui se traîne toujours à la suite des grandes émotions, je laissai passer