Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.

supérieure. Désormais ce soupirail était obstrué, mais quelques faibles rayons se glissaient encore dans les interstices des pierres en désordre accumulées à l’extérieur. Ce jour terne et rampant versait une singulière tristesse sur le beau front pâle du Christ. Je me plaisais dans la contemplation de ce poétique et douloureux symbole. Quoi de plus touchant sur la terre que l’image d’une torture physique couronnée par l’expression d’une joie céleste ! Quelle plus grande pensée, quel plus profond emblême que ce Dieu martyr, baigné de sang et de larmes, étendant ses bras vers le ciel ! Ô image de la souffrance, élevée sur une croix et montant comme une prière, comme un encens, de la terre aux cieux ! Offrande expiatoire de la douleur qui se dresse toute sanglante et toute nue vers le trône du Seigneur ! Espoir radieux, croix symbolique, où s’étendent et reposent les membres brisés par le supplice ! Bandeau d’épines qui ceignez le crâne, sanc-