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vinrent plus froides et plus immobiles que le granit du rocher. Il resta l’œil hagard, la main ouverte, le visage ombragé de son capuchon.

Lélia était penchée sur le lit funèbre. Ses longs cheveux, déroulés par l’humidité, tombaient le long de ses joues pâles ; elle semblait aussi morte que Sténio. C’était la digne fiancée d’un cadavre.

Elle avait écouté les discours des bergers ; elle s’était dérobée à leurs soins, à leurs consolations ; elle avait voulu embrasser la poussière de Sténio. Guidée par le phare sinistre allumé devant la grotte, elle était venue seule, sans effroi, sans remords, sans douleur peut-être.

Cependant, à l’aspect de ce beau front couvert des ombres de la mort, elle sentit son ame s’amollir ; la tendre pitié adoucit la rudesse de cette ame sombre et calme dans le désespoir.

— Oui, Sténio, dit-elle sans s’inquiéter ou