Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 2.djvu/350

Cette page a été validée par deux contributeurs.

larmes, vinssent à sa rencontre, ils s’étonnèrent et se hasardèrent à l’interroger. Magnus les regarda d’un air égaré, essaya de leur répondre, et balbutia des paroles incertaines. Alors, voyant à quel point la douleur l’avait troublé et craignant de l’affliger davantage en le pressant de questions, un des plus vieux bûcherons de la vallée se décida à se rendre au couvent avec ses fils, et à demander des ordres au prieur.

Au bout d’une heure, le bûcheron revint ; il était silencieux, triste et recueilli. Il n’osait parler devant Magnus, et, comme tous les regards l’interrogeaient, il fit signe à ses compagnons de le suivre à l’écart. Tous ceux qui entouraient le cadavre, entraînés par la curiosité, s’éloignèrent sans bruit et le joignirent à quelque distance. Là, ils apprirent avec surprise, avec terreur, le suicide de Sténio et le refus du prieur de l’ensevelir en terre sainte.

S’il avait fallu au prieur toute la fermeté