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La voix mâle d’un jeune frère récita ce couplet :

« C’est toi qui d’une chaude haleine réchauffes, au matin, les plantes engourdies par le froid ; c’est toi qui couvres de ta robe virginale les moissons de l’homme menacées de la grêle ; c’est toi qui d’une main protectrice soutiens la cabane du pêcheur ébranlée par les vents de la mer ; c’est toi qui éveilles les mères endormies, et les appelant d’une voix douce, au milieu des rêves de la nuit, les avertis de donner le sein aux enfans nouveaux nés ; c’est toi qui gardes la pudeur des vierges et poses à leur chevet le rameau d’oranger, invisible talisman qui détourne les mauvais pensers et les songes impurs ; c’est toi qui t’assieds au soleil du midi, dans le sillon où dort l’enfant du moissonneur, et qui détournes de leur chemin la couleuvre et le scorpion prêts à ramper sur son berceau ; c’est toi qui ouvres les feuillets du missel quand nous cherchons dans le texte sacré un remède à nos