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bien Dieu surtout de vous avoir envoyée un an, c’est-à-dire un siècle trop tard dans la destinée de Sténio.

Comme il achevait cette phrase, la gouvernante de la princesse, qui était restée dans l’embrâsure d’une croisée pour observer la conduite des deux amans, s’élança vers eux, et recevant dans ses bras la pauvre Claudia toute en pleurs, elle interpella Sténio avec indignation.

— Insolent ! lui dit-elle, est-ce ainsi que vous reconnaissez la grâce que vous accorde votre illustre souveraine, en descendant jusqu’à vous honorer de ses regards ? À genoux, vassal, à genoux ! Si votre ame brutale n’est pas touchée de la plus excellente beauté de l’univers, que votre audace ploie du moins devant le respect que vous devez à la fille des Bambuccj.

— Si la fille des Bambuccj a daigné descendre jusqu’à moi, répondit Sténio, elle a dû se résigner d’avance à être traitée par moi