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Si mon regard se lève au milieu de l’orgie,
Si ma lèvre tremblante et d’écume rougie
            Va cherchant un baiser,
Que mes désirs ardens sur les épaules nues
De ces femmes d’amour, pour mes plaisirs venues,
            Ne puissent s’appaiser.

Qu’en mon sang appauvri leurs caresses lascives
Rallument aujourd’hui les ardeurs convulsives
            D’un prêtre de vingt ans,
Que les fleurs de leurs fronts soient par mes mains semées.
Que j’enlace à mes doigts les tresses parfumées
            De leurs cheveux flottans.

Que ma dent furieuse à leur chair palpitante
Arrache un cri d’effroi ; que leur voix haletante
            Me demande merci.
Qu’en un dernier effort nos soupirs se confondent,
Par un dernier défi que nos cris se répondent,
            Et que je meure ainsi !


— Sténio, tu pâlis ! s’écria Marino ; c’est assez chanter, ou tu rendras le dernier soupir à la dernière strophe.

— C’est assez m’interrompre, s’écria Sté-