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Un guide fut donné à l’étranger qui, sans prendre aucun repos, se rendit sur-le-champ au logis de la courtisane.

En voyant sa chaussure terne, son bâton et son large chapeau de voyage, les laquais lui tournèrent le dos et ne daignèrent pas écouter ses questions.

Alors il renvoya son guide, et pénétra dans le palais, en levant son bâton, d’un air impassible, sur tous ceux qui tentèrent de l’arrêter. Un petit page entra tout effaré dans la salle où Zinzolina traitait ses convives.

— Un abbatone, un abbataccio, disait-il, venait d’entrer de force dans la maison, frappant de son bâton ferré les gens de la signora, les porcelaines du Japon, les statues d’albâtre, les pavés de mosaïque, faisant un affreux dégât et proférant de terribles malédictions.

Aussitôt tous les convives se levèrent (excepté un qui dormait), et voulurent courir au-