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plus attachantes, et qu’elles eussent pour quelques jours enivré vos sens et reposé votre esprit. Vous fussiez ensuite revenu vers moi plus calme et plus capable d’apprécier le charme pur d’une chaste affection. Au lieu de cela, vous vous êtes obstiné à me chercher dans les bras d’une autre ; vous avez essayé, imprudent et coupable enfant, de profaner par la pensée celle qui devait être sacrée pour vous ; mais heureusement Dieu a refusé au désir la puissance de consumer sans alimens. Il a placé hors de votre portée les objets de votre culte, de peur qu’après les avoir touchés et regardés, vous ne vinssiez à les rejeter avec mépris. Le sang du Christ est renfermé dans les vases sacrés et caché derrière les murailles d’or du Tabernacle ; si le regard de la foule y pouvait pénétrer, la foule apprendrait vite à douter et à nier. Ainsi, entre l’ame et les vagues objets de son attente, Dieu a mis d’invisibles, mais d’infranchissables obstacles, afin que le feu des saints désirs ne