à qui donner mon amour, bien des affections dociles où planter mon espérance et mon ambition ; la première épaule venue m’eût été bonne pour reposer ma tête, mon front se serait rafraîchi à toutes les lèvres. J’aurais pétri d’une argile commune le bonheur de mes années. Mais Dieu m’a placé plus haut ou plus bas que tous ceux-là. Mes pieds saigneraient à marcher dans le sentier frayé devant eux ; et pourtant aux premiers pas que je veux faire, je trouve devant moi des ronces qu’il me faut arracher, et la solitude du voyage ne me sauve pas des cuisantes blessures.
C’est donc vous, ô Lélia, qui devez être et qui serez, je l’espère encore, mon guide et mon appui. C’est vous qui serez ma lumière et mon conseil. C’est vous dont la main sévère et constante me montrera tous les jours le but où mon cœur aspire et que mon esprit ne sait pas distinguer. C’est en vous, ô ma bien-aimée, que je me confie et me repose. C’est votre voix grave et calme qui doit im-