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tumes dans l’intérieur du pavillon, et à l’abri de leurs masques ils saluaient gaîment la flotte.

Lélia voulut entraîner Sténio parmi eux ; mais elle ne put le décider à sortir de la langueur délicieuse où il était plongé.

— Que m’importent leurs joies et leurs chants ? disait-il. Puis-je ressentir quelque admiration ou quelque plaisir quand je viens de connaître les délices du ciel ? Laissez-moi savourer au moins ce souvenir…

Mais Sténio se leva tout-à-coup et fronça le sourcil.

— Qu’est-ce donc que cette voix qui chante sur les flots ? dit-il avec un frisson involontaire.

— C’est une voix de femme, répondit Lélia, une belle et grande voix, en vérité. Voyez comme dans les gondoles et sur le rivage on se presse pour l’écouter.

— Mais, dit Sténio dont le visage s’altérait par degrés, à mesure que les sons pleins et