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des siennes, Sténio fit un gémissement de souffrance et se laissa tomber sur le tapis.

— Ô mon Dieu ! qu’avez-vous donc ? dit Lélia en le relevant et en attirant sa tête sur ses genoux.

— J’ai la fièvre, dit-il, je me sens mal.

— Mon amour ne vous a donc point fait de bien, enfant ? Que je suis malheureuse si je vous afflige encore !

— Lélia, n’auras-tu pas pitié de moi ?

— Pitié de toi ! Et que puis-je faire de plus ? Je t’ai soumis toutes les puissances rebelles de mon ame. J’ai abjuré tous mes fantasques projets d’avenir pour me réfugier dans ton amour. Je t’ai voué le sentiment le plus pur et le plus exquis de mon ame… Que veux-tu encore ?

— Ce que je veux ! ce que je veux !… Vous êtes froide, Lélia, oh ! froide comme le marbre ! Moi je suis mal, je brûle, l’air manque à ma poitrine ; ces parfums m’irritent le cerveau : ôtez ces fleurs, elles me tuent !