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de verdure étaient pleines de lumière et de monde. Mais les affidés connaissaient bien par quel sentier, par quelle porte on arrivait au pavillon d’Aphrodise, dont les terrasses immenses s’étendaient sur le bord de la mer.

À peine Lélia eut-elle fait quelques pas sous ces dangereux ombrages, qu’une voix murmura auprès d’elle :

— Voici Zinzolina, la célèbre Zinzolina.

Aussitôt un groupe d’hommes dorés et empanachés se pressa sur ses traces.

— Eh quoi, Zinzolina ! ne nous reconnais-tu pas ? Est-ce ainsi que l’on oublie ses fidèles amis ? Allons, prends mon bras, belle solitaire, et fêtons encore les anciennes divinités.

— Non, non, dit un autre en essayant de s’emparer du bras de Lélia. N’écoutez point ce Piémontais bâtard : viens à moi qui suis un pur Napolitain, et qui des premiers t’ai initiée aux doux secrets d’amour. Ne t’en souvient-il plus, tourterelle aux volup-