Page:Sand - Lélia, édition Dupuy-Tenré, 1833, tome 1.djvu/316

Cette page a été validée par deux contributeurs.

et de danser dans l’étroit espace marqué entre les doubles rangs des spectateurs assis, qui sauvent à grand’peine leurs pieds des atteintes de la walse et leurs vêtemens du voisinage des bougies.

Elle était de ces gens difficiles qui n’aiment le luxe qu’en grand, et qui ne veulent point de milieu entre le bien-être de la vie intérieure et la prodigalité superbe des hautes existences sociales. Encore n’accordait-elle qu’aux peuples méridionaux le privilége de comprendre la vie de pompe et d’apparat. Elle disait que les nations commerçantes et industrieuses n’ont ni le sens du goût, ni l’instinct du beau, et qu’il fallait aller chercher l’emploi de la forme et de la couleur chez ces peuples vieillis qui, à défaut d’énergie présente, ont gardé la religion du passé dans les principes et dans les choses.

En effet, rien n’est plus éloigné de réaliser la prétention du beau qu’une fête mal ordonnée. Il faut tant de choses difficiles à