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C’est la convulsion violente, terrible, qui nous relève de terre, et nous donne la force de nous dresser vers le ciel pour maudire et crier. Mourir en léthargie, ce n’est ni vivre ni mourir : c’est perdre tous les avantages, c’est ignorer toutes les voluptés de la mort !

Ici toutes les facultés s’endorment. À un corps infirme où l’ame se soutiendrait vigoureuse et jeune, cet air vif, cette vie agreste, cette absence de sensations violentes, ces longues heures pour le repos, ces frugales habitudes seraient autant de bienfaits. Mais moi ! c’est mon ame qui rend mon corps débile, et tant qu’elle souffrira, il faudra que le corps dépérisse, quelles que soient les salutaires influences de l’air et du régime animal. Or, cette solitude me pèse à l’heure qu’il est. Étrange chose ! Je l’ai tant aimée, et je ne l’aime plus ! Oh ! cela est affreux, Trenmor !

Quand toute la terre me manquait, je me