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Oh le froid ! ce mal pénétrant qui enfonce des aiguilles acérées dans tous les pores ! Cette haleine maudite qui flétrit les fleurs et les brûle comme le feu ; ce mal à la fois physique et moral qui envahit l’ame et le corps, qui pénètre jusqu’aux profondeurs de la pensée et paralyse l’esprit et le sang ; le froid, ce démon sinistre, qui rase l’univers de son aile humide et souffle la peste sur les nations consternées ! Le froid qui ternit tout, qui déroule son voile gris et nébuleux sur les riches couleurs du ciel, sur les reflets de l’eau, sur le sein des fleurs, sur les joues des vierges ! Le froid qui jette son linceul blanc sur les prairies, sur les bois, sur les lacs, et jusque sur la fourrure, jusque sur le plumage des animaux ! Le froid qui décolore tout dans le monde matériel comme dans le monde intellectuel, la robe du lièvre et de l’ours aux rivages d’Archangel, les plaisirs de l’homme et le caractère de ses mœurs aux lieux dont il s’approche ! Vous voyez bien que tout se civi-