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sur tout ce qui nous environne ; à ces heures où Dieu nous possède et nous remplit, nous faisons rejaillir sur toutes ses œuvres l’éclat du rayon qui nous enveloppe.

N’avez-vous jamais pleuré d’amour pour ces blanches étoiles qui sèment les voiles bleus de la nuit ? Ne vous êtes-vous jamais agenouillé devant elles, ne leur avez-vous pas tendu les bras, en les appelant vos sœurs ? Et puis, comme l’homme aime à concentrer ses affections, trop faible qu’il est pour les vastes sentimens, ne vous est-il point arrivé de vous passionner pour une d’elles ? N’avez-vous pas choisi avec amour, entre toutes, tantôt celle qui se levait rouge et scintillante sur les noires forêts de l’horizon ; tantôt celle qui, pâle et douce, se voilait comme une vierge pudique derrière les humides reflets de la lune ; tantôt ces trois sœurs également blanches, également belles, qui brillent dans un triangle mystérieux ; tantôt ces deux compagnes