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guindée, non prolixe, non armée de fouet et de férule, niais toujours éveillée sur les petites fautes, toujours remontrante et probante. Il faudrait surtout bien connaître le naturel d’un enfant, le lui faire connaître à lui-même et si bien qu’il fût forcé d’en convenir du moins à ses propres yeux ; appeler son attention sur ses défauts, lui signaler ses chutes, ses victoires, encourager ses progrès dans le bien. Si l’enfant est avide de science, le contenir, lui montrer que l’intelligence n’est rien sons la bonté, sans la vertu, sans l’amour. Si l’enfant est paresseux et inhabile, mais doux et tendre, lui faire comprendre qu’il doit s’instruire et se cultiver pur amour pour ceux qui l’élèvent, et faire du développement de son intelligence un sacrifice, un acte de dévouement.

Faire sur tout cela dominer une critique impartiale mais attentive et sévère, railler impitoyablement toute apparence de sottise, de prétention, de vanité puérile, d’affectation, de mauvaise honte, habituer les enfants à s’expliquer hardiment sur ce qu’ils comprennent bien. Rabattre leur orgueil aussitôt qu’ils parlent de ce qu’ils ne comprennent pas ou comprennent mal. Ridiculiser sans pitié leurs appétits de domination. Ridiculiser également leurs lâches découragements, prétexte de leur paresse. Leur faire savoir qu’on les chérit, mais leur faire de bonne heure comprendre qu’il y a dans l’amour des parents et