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confessée la première, et j’ai commencé par lui dire qu’entendant dire des méchancetés qu’on lui attribue sur mon compte, j’en avais été blessée, irritée, et que j’avais exprimé ma colère à quelques personnes seulement, qui ne le répéteraient jamais, ou qui étaient en position de le défendre, notamment Papet. J’ai ajouté que je croyais bien ces accusations exagérées, mais que, probablement, il y en avait de méritées. Je n’ai pas voulu lui dire lesquelles. Elles sont malheureusement trop convaincantes. Il n’a rien voulu avouer et s’est défendu obstinément d’avoir dit jamais un mot contre moi. En disant cela il a été emphatique et peu sincère. Ensuite, il se défend d’avoir jamais fait cause commune avec Planche, ou avec Frémy, Pyat, etc., contre moi. Il ne les voit pas. Il est très blessé des articles qu’ils écrivent. Tout cela est vrai. Il m’en a donné des preuves et nous avons parlé d’autre chose. Je me suis chauffé les pieds en fumant une cigarette, pendant que Gustave Papet faisait des calembours comme à l’ordinaire. Jules a été très circonspect, tout en étant très franc de manières et très naturel dans ce qui est vrai de lui. Je lui ai donné une poignée de main et je lui ai dit que nous ne pouvions pas nous revoir, à cause des propos qui en résulteraient, mais que quand nous nous rencontrerions, je le priais de ne pas m’éviter et de venir me dire bonjour amicalement. Il m’a demandé la permission