Page:Sand - Journal d’un voyageur pendant la guerre.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cation de notre tempérament, un abaissement de chaleur naturelle comme l’entendrait une physiologie purement matérialiste ; ce sera un accroissement de nos facultés de réflexion et de compréhension. Nous reconnaîtrons qu’il y a chez ce peuple un stoïcisme de volonté qui nous manque, une persistance de caractère, une patience, un savoir étendu à tout, une décision sans réplique, une vertu étrange jusque dans le mal qu’il croit devoir commettre. Si nous gardons contre lui un ressentiment politique amer, notre raison lui rendra justice à un point de vue plus élevé.

Quant à lui, en cet instant, sans doute, il s’arroge le droit de nous mépriser. Il ne se dit pas qu’en frappant nos paysans de terreur il est le criminel instigateur des lâchetés et des trahisons. Il dédaigne ce paysan qui ne sait pas lire, qui ne sait rien, qui a puisé dans le catholicisme tout ce qui tendait à l’abrutir par la fausse interprétation du christianisme. L’Allemand, à l’heure qu’il est, raille le désordre, l’incurie, la pénurie